Géopolitique du pétrole

Le réveil de l'Europe

Le réveil de l'Europe se fait pendant l'entre-deux-guerres : conscientes de la pauvreté de leurs ressources en pétrole et de leur dépendance à l'égard des États-Unis, les majors européens investissent massivement dans l'exploration au Moyen-Orient. Les plus gros gisements mondiaux, toujours en activité aujourd'hui, furent découverts alors : Ghawar (1938) et Abqaiq (1940) en Arabie Saoudite, Kirkuk en Irak.

Durant la même période, la consommation américaine s'accroît considérablement et, en 1948, les États-Unis deviennent importateurs. Leurs importations représenteront près de 40 % de leur consommation en 1980. C'est alors que les majors américains décident d'investir au Moyen-Orient.

L'apparition des compagnies nationales

Les aléas de la conjoncture mettant en danger l'approvisionnement des pays industriels importateurs, les États décident de prendre les devants. De la détention au départ de simples participations dans des entreprises privées (au sein de BP au Royaume-Uni et de la Compagnie Française des Pétroles, devenue Total, en France), les États décident, dès les années 1950, de créer des compagnies pétrolières nationales telles l'ENI (1953) en Italie, l'ERAP (1966) devenue Elf Aquitaine puis partie intégrante de Total en France, Deminex en Allemagne, etc.

La naissance de l'OPEP

Le partage de la rente pétrolière s'étant fait jusque-là au profit des Etats consommateurs, un sentiment de mécontentement commence à émerger chez les pays producteurs. Il se manifeste tout d'abord par une série de nationalisations pour aboutir enfin, en 1960, à la création de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) constituée du Vénézuela, de l'Iran, de l'Irak, de l'Arabie Saoudite et du Koweït. Elle regroupe aujourd'hui 12 pays. Son objectif principal consiste à contrôler les prix et à harmoniser les politiques pétrolières.